Cette œuvre est un travail collaboratif basé sur l'ouvrage de JBX. Les internautes ayant participé sont listés sur la page d'accueil du projet Reflets d'Acide.
Une subtilité n'est pas référencée ? N'hésitez pas à la signaler !

Affichage des références :

03. Le Fleuve des Glaires Tièdes

Chapitre 1 – Chansonnettes dans les bois

Les phrasés à rallonge et interminables sont parfaitement dans le style d’écriture des sketches de Pierre Desproges.

NARRATEUR :

Le groupe continuait son périple dans la forêt… des éventrés.
Le temps devenait doux, le vent était léger, la brise caressait avec grâce et volupté les êtres et les âmes de ce bois tamisé.
Le soleil printanier embrasait de ses rais les volutes ambrées d’un air équilibré, tandis qu’une candeur empreinte de sons calmes, clameurs et autres charmes planait tel un nuage de miel et de douceur au gré d’une lueur…

TOUS :

Arrête ! Eh bé !!! Il se croit où… ce con… c’est pas le printemps des poètes ici…

NARRATEUR :

Bref, une délicate poésie ambiante gagna peu à peu les membres de l’équipée…

Référence à Soldat Louis qui chantait
Du rhum, des femmes et de la bière, nom de Dieu !
Un accordéon pour valser tant qu’on veut
Du rhum des femmes c’est ça qui rend heureux
Le diable nous emporte on n’a rien trouvé de mieux
Oh oh oh oh on n’a rien trouvé de mieux

ZARAKAÏ :

… De l’or, des armes de la bière nom de dieu,
Va falloir crever TOUS les trolls caverneux,
Du bois, des haches, de la poix et du feu,
Libérons nos mines des vermines et des vieux…
trucs qui traînent… Mais bon, ça rentre pas dans la chanson alors on le rajoute toujours à la fin…

WRANDRALL :

ah bon ?

ZARAKAÏ :

eh ouais !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

Je trouve que ta chanson finit en queue de poisson…

ZARAKAÏ :

Hou… quoi ?!

ENORIEL :

Plutôt que d’écouter cet air nain limité…

ZARAKAÏ :

hum ?!

ENORIEL :

Laissez-moi vous chanter un refrain plus rythmé…

ZEHIRMANN :

ok…

Ce petit chemin de Mireille (1933) : « Ce petit chemin… qui sent la noisette
Ce petit chemin… n’a ni queue ni tête ».
Dans la chanson originale, la mélodie change vers la fin, ce qui n’est pas le cas dans la version d’Enoriel.

ENORIEL :

Ce petit chemin qui sent la noisette…
Me rappelle soudain ce grand jour de fête
Où plusieurs gredins me prenaient la tête,
Mais comme je suis bourrin, je leur pète la tête,
Je prends TOUS leurs biens, leur or et leurs guêtres,
Ah c’est tellement bien, de piller ces bêtes !
Je n’oublierai point cette chansonnette
Du petit chemin qui sent la noisette… !

WRANDRALL :

c’est très frais…

Ni queue ni tête, le clerc ne peut qu’acquiescer !

TRICHELIEU :

c’est très vrai…

On entend le début de l’ouverture du ballet « Casse noisette » de Tchaïkovski

ZARAKAÏ :

à part que par ici… y a pas de noisetier

ENORIEL :

Et alors ?!

ZARAKAÏ :

ben ça sent pas la noisette… tè !

ENORIEL :

pffff…

WRANDRALL :

j’ai un petit refrain qui me revient soudain…

ZEHIRMANN :

Ah ?…

Démons et merveilles est le titre d’un recueil de nouvelles de Lovecraft.
(Démons… et merveilles !)
(Enfer… més dans nos coeurs)
(Devil adversité)
(Enfer… vents défenseurs)
(Démons… tagnes jeunes)
(Satan… père à nos yeux)
(L’incube… ation du temps)
(Mal traitant nos aïeux !)
(C’est l’antéchrist Staline)
(Prières que j’ai lu-)
(-cifer tiles et si riches)
(Qu’on damne nos abus !)
On peut remarquer en arrière-plan sonore la voix de l’épée (cf. épisode 11) qui souligne les mots démoniaques.

WRANDRALL :

Des monts et merveilles
Enfermés dans nos coeurs
Dévient l’adversité
En fervents défenseurs…
Des montagnes jeunes,
Ça tempère à nos yeux,
L’incubation du temps
Maltraitant nos aïeux
Ces lentes et cristallines…
Prières que j’ai lues,
Si fertiles et si riches,
Condamnent nos abus

Mal Sain…

ENORIEL :

y a un côté malsain… non ?

ZEHIRMANN :

je ne saurais l’affirmer…

Ce n’est effectivement pas du Mal Sain, juste du Mal…

WRANDRALL :

mais pas du tout enfin !

ENORIEL :

j’ai dû mal écouter…

ZARAKAÏ :

Zehir ?

ZEHIRMANN :

hum ?

ZARAKAÏ :

Chez toi, on chante quoi ?

ZEHIRMANN :

eh bien… on chante… ça :

Référence à un vers de Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».

ZEHIRMANN :

Un regard incendiaire et tout est calciné !
Embrassez cette terre avant de l’embraser…
Par le feu de nos êtres, nous irons purifier
Nos ennemis, nos frères, qui nous ont contrariés…

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

c’est pas gai gai comme chanson…

Normal pour un semi-démon !

WRANDRALL :

Moi j’aime bien…

ZEHIRMANN :

ah non

ZARAKAÏ :

c’est plutôt guéguerre !

ZEHIRMANN :

ben oui…

ENORIEL :

c’est aussi grégaire !

L’instinct grégaire est l’instinct qui pousse à former des groupes.

ZEHIRMANN :

d’instinct je réponds oui…

L’amidon est utilisé pour rigidifier les vêtements. Là, c’est autre chose qui semble rigidifié.

TRICHELIEU :

permettez-moi de vous livrer quelques refrains amidonnés…

ZARAKAÏ :

hein ?!

Pillons => Prions
Honorer => dans le sens ancien
Ose Anna => Hosanna
Allez lou ya => Alléluia
Mon cierge / la cire / communier : À votre avis ?

TRICHELIEU :

Pillons le seigneur mes frères et honorons ses soeurs ! Hosanna… hosanna… ose Anna me toucher plus bas… ose anna me tâter par là ! Allez lou ya… toi aussi viens là ! Mon cierge est allumé, la cire prête à couler, pour cette immaculée, c’est l’heure de communier…

ZEHIRMANN :

Non mais… tu es sûr d’être un clerc toi ?

TRICHELIEU :

bien sûr… je suis un clerc… !

Au delà de l’oxymore, le clair-obscur est une technique de peinture, connue sous le nom italien Chiaroscuro. Elle est utilisée, entre autres, par Rembrandt et le Caravage

ENORIEL :

un clerc-obscur alors…

Clairvoyant…

ZARAKAÏ :

plutôt un clerc voyant…

ZEHIRMANN :

il est vrai que porter une bure violette…

WRANDRALL :

c’est d’une discrétion…

Violet et violé ont les mêmes consonances.

TRICHELIEU :

Pour la plupart des cul-tes… le violet, c’est sacré !

ENORIEL :

c’est une couleur mystique ?…

On peut comprendre qu’elle est unique, ou encore tunique… ou plus probablement « Tu niques ? »

TRICHELIEU :

oui elle l’est… t u-nique ?!…

ENORIEL :

quoi ?…

TRICHELIEU :

je disais : elle est unique… !

ENORIEL :

ah… hem…

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

je prends soin de ma burne… de ma Bure !

ZEHIRMANN :

à la place du violet, je t’aurais vu en vert…

TRICHELIEU :

Oh mais non ! Mais pourquoi ?

Pervers

ZEHIRMANN :

vu ta tête de père vert !

TRICHELIEU :

hein ?

Le périnée est un ensemble de muscles de la zone uro-génitale présent tant chez l’homme que chez la femme. À noter que dans la version sonore, on entend « périmé » et non « périnée »

ZARAKAÏ :

Ah ah… ou bien de père inné !

TRICHELIEU :

mais que… ?

Persifleur

ZEHIRMANN :

ah ah ! Plutôt de père siffleur !

TRICHELIEU :

mais qu’est-ce qu’ils ont ?!

Perpète (ad libitum)

ZARAKAÏ :

t’es curé pour père pète… ? AH AH ! Ah… aaah…

ZEHIRMANN :

EH EH… eh… hem… donc…

ENORIEL :

N’importe quoi… vous deux…

WRANDRALL :

… Je sens que le voyage va me paraître long…

Chapitre 2 – Le fleuve

Dans la version audio, la voix du narrateur accentue l’allitération en r. La sensation de roulement est une prémisse annonciatrice de l’eau qui murmure et ruisselle quelques instants après (quel lyrisme).

NARRATEUR :

C’est dans ce flot navrant de paroles navrantes, que le bruit d’un cours d’eau… se fit soudain entendre…

WRANDRALL :

Nous approchons enfin du fleuve des glaires tièdes…

TOUS :

berk…

TRICHELIEU :

il serait de bon ton de modifier ce nom…

ENORIEL :

Beurk ! Mais quelle est donc cette odeur qui agresse mes sens ?

ZEHIRMANN :

Peut-être est-ce le fleuve…

WRANDRALL :

ça vraiment… ça m’étonne…

Cette phrase est une paréchèse (figure de style qui marque le rapprochement excessif de syllabes identiques dans des mots successifs).

ENORIEL :

ça émane le méthane…

ZARAKAÏ :

en tout cas, c’est puant…

TRICHELIEU :

l’air me semble plaisant… Je ne sens rien, vraiment !

WRANDRALL :

normal… pour un type qui parle du nez… c’est… normal…

TRICHELIEU :

ah bah… bon… ?

ENORIEL : [le nez bouché]

Mais c’est une infection !

Une autre paréchèse.

ZEHIRMANN :

C’est un fait, c’est infect !

ZARAKAÏ :

c’est le fleuve, c’est sûr !

ENORIEL :

Ne serait-ce pas toi qui refoules plutôt ?

ZARAKAÏ :

quoi ?

ENORIEL :

T’aurais pas digéré un ou deux rats crevés… ?!

ZARAKAÏ :

je ne bouffe pas d’elfes…

ENORIEL :

pfff… Je ne peux pas te sentir… tu transpires à plein nez…

ZARAKAÏ :

si ta plus grande gêne se situe dans le nez… je peux te le boucher… à vie !

ENORIEL :

tsssss…

NARRATEUR :

bientôt, le groupe découvrit de visu le fleuve bien nommé…

ZEHIRMANN :

C’est laid, hideux et répugnant…

WRANDRALL :

Hors de question d’y tremper les pieds dedans…

TRICHELIEU :

Ah… On dirait une soupe pleine de grumeaux !

ENORIEL :

C’est vraiment écoeurant !

Référence à Ghostbusters, dans lequel on entend le même discours, les grumeaux étant remplacés par de la gelée.

ZARAKAÏ :

allons, allons… ! On a toujours un petit creux pour une bonne soupe aux grumeaux !

ENORIEL :

gzzz…

ENORIEL :

quelle horreur…

WRANDRALL :

quel daubeur !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

Comment se la fait-on ?

ZARAKAÏ :

dans le fond d’un fait-tout ou alors d’un chaudron…

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

bien sûr mais qu’y met-on ?

ZARAKAÏ :

de l’eau, du beurre, de l’huile, du gras, du jambon, de la graisse, du canard… pour faire le bouillon…

TRICHELIEU :

ah bon…

ZARAKAÏ :

après tu fais bouillir avec des champignons, tu rajoutes de l’ail et des yeux de tritons…

TRICHELIEU :

ah… mais…

ZARAKAÏ :

et c’est juste au final que t’ajoutes la bière, avec de la mélasse et du fiel de limaces…

TRICHELIEU :

… Ah… je ne me sens pas bien…

ENORIEL :

ehr… quelle immonde recette…

ZARAKAÏ :

ah mais non ! Ça c’est bon !

ENORIEL :

Sans doute un plat typique… de ton pays des nains ?

Haut-ain pour parler des nains

ZARAKAÏ :

prends un ton moins hautain quand tu parles des miens…

ENORIEL :

En remontant ce fleuve… on doit tomber sur eux…

ZARAKAÏ :

Ben… euh…

ENORIEL :

vu la couleur de l’eau… et son état poisseux…

ZARAKAÏ :

Mmmm… en amont, il y a peut-être des nains… mais en aval, c’est un elfe crevé qu’on pourra voir flotter…

Bassiner est un terme technique de cuisine, qui consiste à rajouter un liquide dans une pâte déjà pétrie pour la re-hydrater, ou y insérer de la matière grasse : de la soupe aux grumeaux sûrement !

TRICHELIEU :

l’elfe et le nain vont-ils nous bassiner comme ça longtemps ?

ENORIEL :

t’es pas content toi ?

« soyez tout de douceur » est extrait du film Ghostbusters.

TRICHELIEU :

tout va bien mes frères, soyez tout de douceur !

ZEHIRMANN :

Bon… pour traverser, cherchons un pont ou bien un gué…

gué et gay

ENORIEL :

un gué ? Nous en avons un à proximité ce me semble…

NARRATEUR :

dit Enoriel en posant son regard méprisant et hautain sur Trichelieu…

TRICHELIEU :

mais je ne vous permets pas…

ZARAKAÏ :

pour une fois que ça tombe pas sur moi…

WRANDRALL :

si j’en crois mon parchemin, il y a un pont qui n’est pas loin…

ZEHIRMANN :

Oui ! Regarde… là-bas… à droite !

NARRATEUR :

En effet, un solide pont de pierres enjambait la rivière…

ENORIEL :

Il a l’air bien beau ce pont, dis donc !…

WRANDRALL :

ouais… Ma carte semble indiquer qu’il a été construit par des nains…

ENORIEL :

Ah ?… Ah bon… ah… ah oui ! C’est en se rapprochant qu’on s’aperçoit combien cet ouvrage est grossier… en fait…

ZARAKAÏ :

moins grossier que ta mauvaise foi en tout cas !

guet et gay

ZEHIRMANN :

Mmm… regardez… sur le pont… on dirait que quelqu’un fait le guet…

ENORIEL :

comme Trichelieu… ?

TRICHELIEU :

mais ! Je ne vous permets pas !

On entend Enoriel qui acquiesce.

ZARAKAÏ :

Eh mais, ça fait deux fois que ça tombe pas sur moi ! Il est malade ?

WRANDRALL :

Zehirmann, tu as raison… cette personne sur le pont, ce n’est rien moins qu’un ogre… !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

un ogre ? Foutre ciel… Euh… Bonté du ciel voulais-je dire…

NARRATEUR :

L’oeil perçant de Wrandrall avait vu juste… sur le pont, un ogre de 4 mètres de haut…

Un casus belli est une locution latine signifiant « cas de guerre », c’est-à-dire une situation générant une déclaration de guerre entre deux pays. Casus Belli est aussi un magazine francophone traitant du jeu de rôle.

TOUS :

quoi ? 4 mètres… ? Mais t’es fou toi ? N’importe quoi ! Un ogre de 4 mètres… maintenant… ils font maximum 3 mètres… je l’ai lu dans cassis bellus le mois dernier… C’est un mutant ou quoi… Non mais t’as bu c’est pas possible ?

Un MJ malmené par ses joueurs a deux options : s’incliner et perdre toute autorité pour la suite du jeu, ou renforcer sa domination tyrannique. Ce que fait le narrateur.

NARRATEUR :

… Ah ?… Mais je… ben… bon ! Ok… rébellion… Donc, là un ogre de CINQ mètres de haut…

TOUS :

QUOI !

TRICHELIEU :

Ah non ! Je veux pas mourir moi !

Gougnafier : vieux mot probablement issu du patois du Sud de la France qui désigne de manière péjorative un bon à rien.

NARRATEUR :

… (Ça vous apprendra… à vous la fermer bande de gougnafiers.) Ce gigantesque gardien avait une immense massue à la main !

ZEHIRMANN :

bon… nous pourrions essayer de parlementer… Hum… Qu’en dites-vous ?

TOUS :

… Essaye… ouais… Fous-y le feu plutôt !

ZEHIRMANN :

J’y vais… Salut à vous ! Gardien de ce pont ! Comment vous nommez-vous mon brave ?

Chapitre 3 – Rencontres ogresques

Fait référence à la Direction Départementale des Équipements (DDE) qui gère la construction des ponts, routes et infrastructures de logement en France. Ses cousins s’appellent Ponts et chaussées et Péage… Quant au « kikoo », il fait référence aux « kikoolol », race d’anciens êtres humains fréquentant les skyblogs. Qu’ils reposent en paix…

OGRE DDE :

Kikoo… Moi… m’appeler DéDéEUH

TRICHELIEU :

keskidi ?!

ZEHIRMANN :

il dit qu’il s’appelle Dédé…

OGRE DDE :

Non moi c’est DédéEUH

ZARAKAÏ :

dé dé euh… eh bé oï ! C’est bien con comme nom ! Eh !

WRANDRALL :

chut… sois pas antipathique…

ENORIEL :

Mais quel nom pathétique… !

WRANDRALL :

Rhoooo… mais chut !

ENORIEL :

enfin… sans doute l’est-ce moins que s’il s’était présenté sous le pseudo d’un ponséchossé ou péage mais…

OGRE DDE :

Ah ça ! C’est mes cousins !

Réplique prononcée de la même façon que Peter Venkman dans le film Ghostbusters, lorsque le doyen le fout à la porte de l’université.

ENORIEL :

Ah bon d’accord…

TRICHELIEU :

Peut-on passer le pont avec ton autorisation bien sûr ?

OGRE DDE :

pour passer, c’est un comme ça !

NARRATEUR :

dit l’ogre en montrant une pièce d’argent…

ZARAKAÏ :

et si on veut pas payer ?

OGRE DDE :

alors c’est un comme ça !

TRICHELIADE !

NARRATEUR :

dit l’ogre en montrant son énorme trique…

TOUS :

quoi ?!

NARRATEUR :

quoi ?!… ben une trique… une massue… un gourdin… un gros morceau de bois… quoi !

TOUS :

ah bon… Ah oui !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

ah oui d’accord tant pis…

Une petite référence au panneau « double sens » posé par la DDE.

ZEHIRMANN :

fais gaffe au double sens…

Avec les sens

ENORIEL :

déjà qu’avec le clerc… le sens vicié s’éclaire de doubles sens éclairs…

ZARAKAÏ :

hé ?!

TRICHELIEU :

Euh…

NARRATEUR :

Non mais… vraiment… vos esprits sont déments…

ZEHIRMANN :

mouais…

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

il nous tend une perche… et il nous frappe avec…

ENORIEL :

mouais…

WRANDRALL :

bon… monsieur DéDéEUH… n’y a-t-il pas un mot de passe qui nous permettrait de passer le pont que vous gardez ?

OGRE DDE :

euh… ouais…

ENORIEL :

et… pourriez-vous nous le rappeler s’il vous plaît ? (Jet de dés)

OGRE DDE :

je peux pas mademoiselle…

ENORIEL :

comment ça, « mademoiselle » ?! Je suis UN elfe…

ZARAKAÏ :

Mouhahahahaha… je l’aime bien cet ogre…

OGRE DDE :

je peux pas répondre à ta requête, mademoiselle, parce qu’elle est sournoise, veule et vile… Voilà…

con-descendant

ENORIEL :

mais… mais qu’est-ce qui lui prend à ce condescendant de me répondre soudain si intelligemment ?

NARRATEUR :

une simple réussite critique sous son jet d’intelligence, Enoriel… Mouarf !

WRANDRALL :

bon… il nous faut payer à présent…

ZARAKAÏ :

ça va pas non ? On est 5, il est tout seul…

ZEHIRMANN :

euh… Zarakaï… l’ogre, il fait son boulot…

ZARAKAÏ : [hum ?]

m’en fous !

WRANDRALL :

il a pas l’air commode…

ZARAKAÏ :

m’en fous !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

il a un gros gourdin qui fait au moins ta taille…

ZARAKAÏ :

m’en fous !

ENORIEL :

il fait 5 mètres de haut

ZARAKAÏ :

je m’en fous ! Et puis d’abord… si on nous additionne en hauteur TOUS les 5, je suis sûr qu’on dépasse les 5 mètres de haut !

ZEHIRMANN :

je ne crois pas qu’il soit pertinent de raisonner de la sorte…

NARRATEUR :

Au bout de trois heures d’intenses discussions pour convaincre le nain…

Reprise de la Cité de la Peur.

ZARAKAÏ :

moi je dis : le plus fort entre l’hippopotame et l’éléphant, c’est encore le rhinocéros !

ENORIEL :

pfff… c’est quoi cette démonstration ab absurdo ?

ZARAKAÏ :

hein… ?

ENORIEL :

rien…

Il semblerait que Trichelieu aime bien comparer les tailles…

TRICHELIEU :

Et l’éléphant… c’est gros comment… ?

WRANDRALL :

c’est gros… mais y a plus gros…

ENORIEL :

vous n’y connaissez rien…

TRICHELIEU :

moi j’ai vu un jour un gros hippopotame…

ENORIEL :

ils sont pas dangereux…

ZARAKAÏ :

… Moi je suis dangereux…

WRANDRALL :

plus ils sont vieux, plus ils sont dangereux…

ZEHIRMANN :

Euh… s’il vous plaît… Eh ! Vous m’écoutez ?! Vous allez la FERMER OUAIS ?!

Trichelieu fait sa remarque en dernier, et on entend distinctement dans la version audio « moi, je préfère le popotin », phonétiquement très proche d’hippopotame. Donc: TRICHELIADE !

TOUS :

… Hein… Ah excuse… Moi je préfère l’hippopotame, ah pardon…

ZEHIRMANN :

Regardez ! L’ogre s’est endormi et dort comme un bébé !

NARRATEUR :

En effet, c’est navrant… mais vous l’avez soûlé avec vos boniments !

ZEHIRMANN :

Ah vraiment c’est brillant !

TRICHELIEU :

Moi je suis bien content !

NARRATEUR :

ainsi donc, sur le pont, l’ogre dormait de tout son long !

L’expression n’existe pas, il s’agit plutôt du mélange des expressions « à brûle-pourpoint » (brusquement, par surprise) et de « dormir à poings fermés ».

ZARAKAÏ :

bon… puisque l’ogre dort à brûle pourpoing fermé, je crois que nous pourrions essayer de passer… hein ?!

WRANDRALL :

D’accord, mais il nous faut l’enjamber… le bougre…

ZARAKAÏ :

éh bé ?!

ZEHIRMANN :

C’est pas gagné…

WRANDRALL :

j’appréhende déjà cette manoeuvre

ENORIEL :

Mmm… en fait… il nous faut mettre en oeuvre un ordre de passage… Les plus discrets passeront en premier… et donc… le nain passera en dernier…

ZARAKAÏ :

groumphhhh

L’arme Fatale 2.

TRICHELIEU :

ben c’est… logique ! Hein ? C’est vache… mais c’est logique !

ZARAKAÏ :

bon… qu’il en soit ainsi…

NARRATEUR :

ainsi, l’un après l’autre, ils allèrent enjamber l’ogre avec prudence, vigilance et silence… Enoriel s’élança gaiement…

ENORIEL :

la la la la la

NARRATEUR :

pas trop quand même…

ENORIEL :

ah oui c’est vrai… chut chut !

NARRATEUR :

il faillit succomber à la tentation de prendre la pièce d’argent de l’ogre

ENORIEL :

mais non… Je regardais plutôt… sa bourse !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

ah bon ? Quel gai luron…

ZEHIRMANN :

tais-toi donc !

NARRATEUR :

Wrandrall s’avança d’un pas pas sûr

WRANDRALL :

ça craint non ?!

NARRATEUR :

il faillit succomber à la tentation de s’évanouir sur l’ogre

WRANDRALL :

mais non… J’ai eu juste un vertige… en passant sur le pont… Ça fait haut quand même non ?!

NARRATEUR :

Zehirmann s’engagea assez sereinement…

ZEHIRMANN :

pas de problème

NARRATEUR :

il faillit succomber à la tentation de cramer la tronche de l’ogre

ZEHIRMANN :

… C’était une occasion de me faire des XP…

NARRATEUR :

Trichelieu s’avança en relevant sa toge

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

… Je vais prendre mon pied… mes pieds dans ma burne… ma bure… sinon… Je fais bien attention…

NARRATEUR :

il faillit succomber à la tentation

TRICHELIEU :

Hein ?… Que que… alors là je dis non ! C’est même pas une ogresse… et… en plus… c’est pas la question !

NARRATEUR :

quant à Zarakai…

ZARAKAÏ :

bon allez… j’y vais… !

WRANDRALL :

c’est ça gueule-le plus fort ! Cet abruti… fait trop de bruit… Quel empoté

ZARAKAÏ :

bon je vais essayer de passer… Ohhh… bordichon… mais… de quel côté… bon sang de bon sang… C’est qu’il est grand ce con, il prend tout le pont ! C’est toujours pareil ça… plus ils sont grands plus ils sont cons, plus ils sont cons plus ils sont cons et au final… y a plus de pont… quaou coun mari…

TRICHELIEU :

ben… le bruit… c’est sa vie… Tant qu’il fait du bruit, c’est qu’il est en vie…

ENORIEL : [tout fort]

ça va ZARAKAÏ ?!

ZARAKAÏ :

Mais ouais ça va ouais !!!

WRANDRALL :

Mais t’es cinglé Enoriel !

ENORIEL :

je m’inquiète pour lui…

WRANDRALL :

En le faisant hurler pour qu’il réponde ainsi ?

ENORIEL :

Oups… suis-je bête ?!

ZEHIRMANN :

mmm… je le sens assez mal quand même !

TRICHELIEU :

dommage que nous n’ayons point un sortilège de silence…

ENORIEL :

ah ben… si ! Moi j’en ai un !

TOUS :

quoi ?!

ENORIEL :

ah ? Euh… oui… aurais-je omis de vous parler de cette possibilité ?

ZEHIRMANN :

C’est maintenant que tu l’évoques ?

Peut-on vraiment choquer Trichelieu ?

TRICHELIEU :

Cette révélation me choque…

ENORIEL :

Mais même pour moi, j’y ai pas pensé… en fait…

ZEHIRMANN :

Lance ce sort de silence sur Zarakaï bon sang… !

TRICHELIEU :

dépêche-toi…

ENORIEL :

Bon… ok !… Ok ok…

La musique lors du sort est celle de Bernardo dans Zorro… logique après tout : Bernardo est muet !

ZARAKAÏ :

Boh… 5 mètres de long… et ben dis donc, je te dis pas le poids du bestiau hé, ça doit faire quelques quintal ce truc… mais qu’est-ce que ça peut bouffer ? (Il se tait soudainement)

TRICHELIEU :

AH ! Impeccable !

ZEHIRMANN :

ah oui… c’est efficace !

ENORIEL :

et ça dure 10 bonnes minutes en plus !

WRANDRALL :

Le voilà ! Bravo Zarakaï !

ZARAKAÏ :

TRICHELIEU :

Tiens ?… On dirait qu’il ne peut plus rien dire…

ZEHIRMANN :

n’oublie pas qu’il est sous l’emprise d’un sortilège de mutisme…

Première fois que Trichelieu prononce « C’est vrai », avec cette intonation si particulière. Il le redira plusieurs fois dans la suite de la saga, le summum étant atteint dans l’épisode 5 (recherche d’un lieu pour bivouaquer).

TRICHELIEU :

Ah, c’est vrai !…

ENORIEL :

Un nain muet… c’est reposant…

WRANDRALL :

sa barbe bouge… c’est inquiétant…

ENORIEL : [mouhahahaha !]

il sait qu’on parle de lui ! Et il est tout content ! Hein ? Il ne lui manque que la parole…

TRICHELIEU :

mais il se met en colère on dirait !

Les grandes douleurs sont muettes (proverbe latin extrait d’Hippolyte de Sénèque)

WRANDRALL :

les plus grandes colères sont toujours muettes…

TRICHELIEU : [hurlant]

ON T’ENTEND PAS ZAKARAÏ, PAS LA PEINE DE HURLER !

ZEHIRMANN :

pas la peine de hurler en effet Trichelieu ! Il est pas sourd… il est juste muet…

TRICHELIEU :

ah ben vi… j’oubliais…

ENORIEL :

non mais quelle pitié…

WRANDRALL :

Oh oh… l’ogre s’est réveillé…

ZEHIRMANN :

ah oui… il vient vers nous…

TRICHELIEU :

Oh mon Dieu… que fait-on… ?

ENORIEL :

alors là… je ne sais pas !

OGRE DDE :

bon alors… vous vouloir passer le pont ou pas ?!

TOUS :

euh…

ZEHIRMANN :

non… non… finalement… non…

OGRE DDE :

ah bon ?… Z’avez pas d’argent ?

WRANDRALL :

pas d’argent non… C’est ça…

OGRE DDE :

Ah ?… Bon… ben… comme vous être sympa… moi vous laissez passer quand même…

TOUS :

euh… ?!… Oh mais… non non !

ENORIEL :

c’est très gentil mais non !

OGRE DDE :

mais si mais si moi je veux !

ENORIEL :

mais zuteuh… Que fait-on ?!

ZEHIRMANN :

je sais pas, c’est trop con…

WRANDRALL :

brûle-le ! Crame-le !

ZEHIRMANN :

ça va pas ?!

WRANDRALL :

mais pourquoi ?!

ZEHIRMANN :

cet ogre est trop sympa !

TRICHELIEU :

il est surtout bêta !

OGRE DDE :

ben allez ! Suivez-moi !

NARRATEUR :

dit l’ogre en fouettant l’air avec son arme en bois !

TOUS :

euh… rhooo mais… pffffff…

ZEHIRMANN :

merci bien… c’est sympa… Fuyez…

WRANDRALL :

hein ?!… Mais on…

Référence à Indiana Jones et la Dernière Croisade, pour la scène où Sallah discute avec des nazis en glissant des « Fuyez ! » à Marcus Brody, qui l’accompagne (lequel, d’ailleurs, ne comprend rien du tout).

ZEHIRMANN :

pas facile à franchir cette rivière sans toi… Fuyez…

OGRE DDE :

boooh…

ENORIEL :

de quoi ?…

Suite…

ZEHIRMANN :

ce pont était vraiment une bénédiction… Fuyez !

TRICHELIEU :

mais que dit-il ?…

… et fin !

ZEHIRMANN : [poufff ! De la fumée apparaît]

FUYEZ !!! Gaaaladzir !!!

Un petit jeu de mots… mais dans le script uniquement.

TOUS :

TOUSse !!!!

ENORIEL :

courez, courez !

ZEHIRMANN :

par ici, par ici !

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

je viens, je viens !

WRANDRALL :

faites vite, faites vite !

ENORIEL : [atcchaa !]

on voit plus rien !

TRICHELIEU : [cough !]

c’était un sort pour enfumer !

WRANDRALL :

c’est réussi… on est paumé !!!

ZEHIRMANN :

mais non mais non… Voilà, ça y est !

OGRE DDE :

y a du brouillard ! Mais… vous êtes où ?!

TRICHELIEU :

l’ogre semble vouloir nous trouver !

ENORIEL :

Alors partons !

WRANDRALL :

Restons discrets !

OGRE DDE :

Hou hou ! Les copains ?! Vous êtes oooooùùùù ?!

ZEHIRMANN : [SPLOUTCH !]

oh mince !

TRICHELIEU :

il est tombé !

ENORIEL :

dans cette eau infectée ?!

WRANDRALL :

eh ben ça c’est bien fait !

ENORIEL :

c’est vraiment un benêt !

ZEHIRMANN :

Oh non… Il faut l’aider !!!

ENORIEL :

Mais non mais t’es cinglé ? Tu vois bien qu’il a pied !

OGRE DDE :

ouais… c’est rafraîchissant ! Hi hi hi hi

ZEHIRMANN :

eh bien c’est rassurant !

ENORIEL :

même le nain est content !

Quelques petits hexasyllabes avec de belles rimes pour finir un épisode en beauté !

TRICHELIEU :

on peut partir à présent ?!

WRANDRALL :

Oui ! Allez ! En avant ! Et soyons satisfaits que nos bourses n’aient pas été allégées…

TRICHELIADE !

TRICHELIEU :

hélas…

NARRATEUR :

Et ils repartirent en sachant que l’étape suivante était celle de la grotte de l’herpès écorché…

TOUS :

bouark…

L’épisode 2 se terminait de la même façon, en parlant du fleuve des glaires tièdes.

TRICHELIEU :

la quoi ?!

Proposez vos changements sur Github !